Shabani Nonda, à jamais rouge et blanc

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Il y a des joueurs qui empilent les buts sans jamais laisser de traces dans leurs clubs, des joueurs qui ne partagent aucun moment avec leurs supporters, il y a des joueurs qui traversent leur carrière sans donner, sans partager, sans passion, sans saveur…

Shabani Nonda n’est pas de ceux-là, lui fait partie des joueurs « frissons », des joueurs qui ont donné, qui ont marqué une génération de supporters.

Il fait partie des joueurs qui lors de leur passage ont conquis, subjugué leur public.
Son sourire, sa générosité et bien entendu ses talents de buteur ont touché les cœurs en principauté.


Né le 6 mars 1977 à Bujumbura au Burundi, il commence sa carrière en Tanzanie et en Afrique du Sud avant de rejoindre l’Europe et la Suisse où il signe au FC Zurich. Il empile les buts où il joue 75 matchs pour 36 réalisations.

Soulier d’Or avec 24 buts, il est transféré au Stade Rennais où il se distingue avec 36 buts en 77 matchs.
Du côté du Rocher, un certain David Trezeguet part à Turin, il faut le remplacer par un joueur confirmé, qui a le sens du but, un vrai numéro 9.

C’est à ce moment-là que Shabani Nonda signe à l’AS Monaco en 2000 pour un montant avoisinant les 20 millions d’euros et un contrat record.
Le message est clair, on veut faire de lui notre future star.

Ses débuts sont prometteurs et il inscrit durant les deux premiers exercices 14 et 15 buts.
La consécration intervient pour lui lors de la saison 2002-2003. Il finit meilleur buteur du championnat avec 26 réalisations et sera un des grands artisans de la victoire en coupe de la ligue. Cette année, Shabani est à son « prime ».

Il disputera 144 matchs pour 67 buts sous les couleurs de l’ASM.

L’équipe de Didier Deschamps est construite autour de lui, le quatuor composé de Dado Prso, Jerome Rothen, Ludovic Giuly et Shabani fait plier toutes les défenses. La saison suivante commence en trombe, 3 matchs et 3 buts et puis il y a ce match au Parc des Princes…

Le championnat vient de commencer, l’AS Monaco se déplace au Parc des Princes. On ne joue que depuis 5 minutes. José Karl Pierre Fanfan tacle et emporte la jambe gauche de Shabani qui reste à terre; il lève la main, il hurle.
Les joueurs comprennent ce qui se passe et restent impuissants devant la souffrance de leur coéquipier. Ils doivent rester concentrés et aller chercher un résultat.

L’AS Monaco gagne 4-2 ce soir mais perd Shabani pour un long moment. Le verdict tombe, la rotule gauche est déplacée et les ligaments sont rompus. On parle de fin carrière…


8 mois après sa grave blessure, il est sur le banc lors de la demi-finale aller de ligue des champions contre Chelsea. Il enlève son survêtement et se prépare à entrer en jeu. Il entre à 7 minutes de la fin à la place de Giuly et inscrit le 3ème but sur son premier ballon.
Il se jette pour marquer tel un crève la faim, lui qui ronge son frein et vu Morientes palier à sa tâche durant de longs mois.
Ce but est un symbole de sa résilience, de sa combattivité et de sa force mentale.

Ce but n’a pas ému seulement les supporters rouge et blanc, il a rappelé à toute l’Europe du football que Shabani est éternel.

Il verra cependant son temps de jeu réduit et n’entrera plus dans les plans de Didier Deschamps. La suite est anecdotique, la Roma, Blackburn, Galatasaray etc…

Aujourd’hui encore son nom résonne dans le cœur des supporters.
Nous nous sommes tous déjà posés la question un jour, en repensant à ces belles années :

Et si Shabani ne s’était pas blessé au Parc des Princes ?

Tant de questions, tant de suppositions mais qu’importe Shabani est éternel.

Chez les supporters monégasques subsiste toujours une douleur, un sentiment d’inachevé, quand lors de ce jour du 24 Aout 2003, dans l’enfer du Parc, Shabani s’est écroulé.


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